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Pour la première fois, un Britannique de confession anglicane prendra la charge de la communauté de Taizé, dans le centre-est de la France, prieuré œcuménique qui accueille chaque année des dizaines de milliers de croyants de tous horizons.
Frère Matthew (Andrew Thorpe) a été choisi, comme le veut la règle de la communauté, par l’actuel prieur, frère Alois. Il prendra la charge le premier dimanche de l’Avent, le 3 décembre prochain, a indiqué lundi la communauté.
Né le 10 mai 1965 à Pudsey (Royaume-Uni), il est entré dans la communauté de Taizé le 10 novembre 1986.
“Pour notre communauté œcuménique, il est essentiel que nous gardions des liens d’amitié et de communion avec des responsables de différentes Églises, et le fait que le frère Matthew soit anglican rappelle que notre communauté place la recherche de l’unité au cœur de sa vocation”, a déclaré frère Alois dans un message à l’AFP.
Alois Loeser, catholique allemand né en 1954, dirige la communauté depuis la mort de son fondateur, frère Roger, poignardé par une déséquilibrée pendant la prière du soir, en 2005.
Frère Roger, un Suisse protestant, a créé la communauté en 1940 dans ce village typique avec pour objectif la “réconciliation entre chrétiens divisés et entre peuples séparés”. Dans cette région proche de la ligne de démarcation, frère Roger a d’abord accueilli nombre de réfugiés de la Seconde Guerre mondiale : juifs, prisonniers de guerre, enfants.
Actuellement forte d’une centaine de frères d’une trentaine de pays, elle reçoit chaque année des dizaines de milliers de jeunes et de familles de toutes les confessions, le plus souvent pour quelques jours ou une semaine.
Des événements œcuméniques sont également organisés comme, en 2017, un week-end d’amitié islamo-chrétienne en présence de nombreux dignitaires musulmans.
Des personnalités y sont invitées chaque année à débattre de sujets de société, à l’image du pape (Jean-Paul II en 1986), des anciens présidents tchécoslovaque Vaclav Havel et sud-africain Nelson Mandela ou de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
La Rédaction (avec AFP)