Se fier à son intuition, ou pas ?

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Faut-il se fier à son intuition ? Comment distinguer la bonne intuition de la mauvaise ? La philosophe Jeanne Larghero nous aide à découvrir, entre l’Ascension et la Pentecôte, comment apprendre d’où viennent les bonnes intuitions…

On a raison d’éviter de foncer tête baissée sur la dernière bonne idée qui passe, cela nous épargne bien des entourloupes.  Mais souvent on regrette de ne pas avoir écouté la petite voix qui nous disait “c’est le bon moment”, “tu peux y aller”. Et à force d’avoir trop raisonné, trop réfléchi, on finit par envier ceux qui ont réussi en y allant à l’instinct, et qui nous ont laissé sur place. 

Y aller ou pas ?

Une histoire célèbre illustre bien les relations difficiles que nous avons avec notre intuition. Deux explorateurs célèbres, les britanniques Fox et Hilary, ont au début du XXe siècle décidé de réussir là où Shackleton avait échoué : être les premiers à traverser l’Antarctique. Au bout de quelques semaines, un conflit oppose les deux amis : Hilary juge la poursuite de l’expédition trop dangereuse, Fox en revanche a l’intime conviction que la traversée est possible et qu’ils doivent continuer à avancer. Il sent qu’ils peuvent y arriver là où Hilary analyse différemment la situation. Ils se séparent alors, Hilary rebrousse chemin avec une partie de l’expédition et Fox reprend la marche, et sa petite équipe s’enfonce dans les grandes étendues polaires. Cette entreprise est couronnée de succès ! Fox aura d’ailleurs la grande élégance d’associer Hilary à sa victoire, déclarant qu’il la devait à ce dernier. 

L’intuition se cultive, notamment en cultivant notre vie intérieure.

Que nous apprend leur controverse ? Dans cette situation, ils ne pouvaient se fier qu’à leur intuition face à l’inconnu. Or il faut savoir que tous deux avaient pris part à des expéditions dans la neige, la glace et les grands froids. Hilary s’était fait un nom en gravissant à plusieurs reprises l’Everest, quant à Fox il avait parcouru à la suite de Shackleton les étendues antarctiques. Mais si Hilary déclare forfait, c’est qu’il connaît mieux les glaciers que la banquise, et progressivement l’inquiétude le gagne. Au contraire, Fox peut s’appuyer sur son expérience passée dans l’Antarctique : voilà pourquoi il écoute la voix qui le pousse à continuer malgré le danger et la météo incertaine. 

Le terrain de l’expérience

Tel est le fondement de la véritable intuition : elle est fiable lorsqu’elle s’enracine dans une expérience passée, lorsqu’elle prend appui sur une histoire personnelle. Cela nous apprend qu’on a raison d’écouter notre intuition, même si nous n’arrivons pas à produire des arguments incontestables, mais à condition qu’il s’agisse de domaines qui nous sont familiers. Fiez-vous d’avantage aux intuitions de votre plombier qu’à celles de votre banquier si vous avez un robinet qui fuit, aux intuitions de Miss Marple qu’à celles du professeur Tournesol si on vous a volé votre portefeuille…

C’est pourquoi l’intuition se cultive, notamment en cultivant notre vie intérieure. À chaque fois que nous prenons un peu de temps pour revenir sur ce qui a fait la richesse d’une journée, à chaque fois que nous bénissons une petite réussite, que nous revivons intérieurement et confions au Seigneur les événements du jour, nous construisons ce fonds d’où partent les grands élans de nos intuitions. Nous préparons aussi le terrain où l’Esprit saint peut venir semer ses conseils, son intelligence, sa sagesse, lui qui parle à ceux qui ont une décision à prendre, un chemin à choisir en se faisant confiance, c’est-à-dire en Lui faisant confiance. 

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