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« La vie des riverains de cette partie de l’ensemble carcéral est devenue un enfer. » Les habitants du 14e arrondissement de Paris sont à bout. Dans un courrier adressé au ministre de l’Intérieur, que s’est procuré Valeurs actuelles, l’Association des riverains de la prison de la Santé a exprimé son désarroi face à l’insécurité et aux nuisances sonores auxquelles ceux-ci doivent faire face depuis quatre ans.
En 2019, après cinq années de travaux de rénovation, la prison de la Santé, nichée dans le 14e arrondissement de Paris, a rouvert ses portes. Depuis, la vie des habitants du quartier est « devenue un enfer », comme le décrit l’association.
Trafic de drogue, menaces et nuisances sonores
« Chaque jour, avant leur rentrée en prison – aux heures pleines, entre 18h et 20h –, les détenus en semi-liberté se regroupent et attendent de pouvoir pénétrer dans l’enceinte carcérale », explique l’Association des riverains de la prison de la Santé. « Ce ne sont alors que trafics de drogue, invectives, incivilités, bruits, agressions verbales, menaces… Tout cela se passe au vu et au su de tous les riverains de la Santé, y compris de leurs enfants », déplore-t-elle.
Les riverains doivent également supporter la présence de voitures et de motos « venant faire vrombir leurs moteurs sous les fenêtres de la prison, à toutes heures de la nuit ». Dans sa lettre, l’association parle également de groupes d’individus, généralement jeunes, qui viennent, chaque soir, « jeter en toute impunité des colis au-dessus des murs d’enceinte. Certains soirs, ce sont ainsi des dizaines de paquets qui sont expédiés par-dessus les murs d’enceinte, générant ainsi un trafic massif dans l’enceinte carcérale », dénonce-t-elle.
Des habitants « à bout »
Face à cette situation « extrêmement grave », qui « accroît encore un sentiment d’insécurité prégnant », les riverains considèrent qu’ils sont dans « une zone de non-droit », regrette l’association, qui précise qu’ils sont « à bout » et dénonce un « aveu peu glorieux d’impuissance » face à des autorités qui adoptent une « doctrine de l’abandon et du laisser-faire ».
L’Association des riverains de la prison de la Santé demande alors au ministère de l’Intérieur d’organiser une réunion avec un représentant de préfecture de police et ainsi de « trouver de vraies solutions pérennes de nature à rétablir la tranquillité et la sécurité du quartier ».