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Sera-t-il toujours aussi facile pour les étrangers d’étudier aux Pays-Bas dans les prochaines années? La question se pose alors que les autorités hollandaises veulent limiter le nombre d’étudiants internationaux dans leurs universités. Selon Campus France, en 2020, les Pays-Bas sont le onzième pays à accueillir le plus d’étudiants étrangers dans le monde – environ 125.000, dont 2500 Français. Un chiffre en augmentation de 15% par rapport à 2019, mais qui a surtout explosé depuis 2015: + 45%. Pendant la même période, la mobilité étudiante mondiale a augmenté de 32%.
Face à cet afflux, de nombreuses voix au «pays creux» dénoncent une «situation hors de contrôle», rapporte l’hebdomadaire allemand Der Spiegel. Le sujet a pris une autre ampleur quand, en avril dernier, le ministre de l’Éducation Robbert Dijkgraaf, s’en est emparé. Une loi devrait être votée et appliquée dès la rentrée prochaine pour imposer un plafond d’étudiants étrangers aux universités néerlandaises et circonscrire leurs conditions d’accès.
Déjà en amont du Brexit, «les Pays-Bas ont connu un regain d’attractivité pour leurs formations dispensées en anglais», précise Campus France. Et les universités du pays ont tout fait pour attirer les élèves. Soit parce qu’elles reçoivent des aides étatiques en fonction du nombre d’étudiants étrangers, soit pour combler les besoins en main-d’œuvre du pays. Problème: peu d’étudiants s’installent en Hollande une fois leur diplôme en poche. Le serpent se mord la queue.
Car les conséquences de cette attractivité pour les Pays-Bas sont multiples et touchent toutes les villes universitaires. Il y a d’abord les «salles de cours surchargées» et les «enseignants débordés». Mais aussi un marché immobilier saturé avec les pénuries de logements qui l’accompagnent. «Les semestres précédents, les étudiants de certaines villes ont dû se rabattre sur des campings», détaille Der Spiegel. […]
La future loi veut donc rééquilibrer la situation. Le néerlandais pourrait devenir la langue d’enseignement officielle en licence. «À partir de 2025, explique Der Spiegel, les programme en langue étrangère seront toujours possibles, mais avec des critères stricts (…) Les universités devront à l’avenir justifier la part de langues étrangères, par exemple en raison des nécessités du marché du travail.»