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Le Sénat a adopté un projet de loi pour modifier un chapitre du Code pénal pakistanais, “Sur les délits liés à la religion”.
Au Pakistan, un chapitre du Code pénal pakistanais, “Sur les délits liés à la religion”, réglemente les propos tenus à l’égard du Coran ou du Prophète de l’Islam. Profaner le prophète est passible de la peine de mort. Profaner le Coran vaut la prison à perpétuité. Considérées comme un outil de persécution des minorités religieuses, souvent utilisées pour résoudre des conflits personnels entre musulmans et non-musulmans, les lois sur le blasphème vont être durcies.
En janvier dernier, l’Assemblée Nationale avait adopté à l’unanimité le projet de loi sur les lois sur le blasphème. Le 7 août, c’était au tour du Sénat de le valider.
Selon l’article 298-A du Code pénal pakistanais, la peine pour avoir insulté les compagnons, les épouses et les membres de la famille du prophète Mahomet allait jusqu’à présent de trois ans à la réclusion à perpétuité. La détention ne sera désormais pas inférieure à dix ans.
Le président fondateur de Christian Solidarity Worldwide (CSW), Mervyn Thomas, a fait part de la profonde déception de son organisation de défense de la liberté religieuse. Il dénonce “les preuves accablantes de la façon dont la législation existante sur le blasphème a entraîné des exécutions extrajudiciaires et d’innombrables incidents de violence populaire basés sur de fausses accusations”.
“Rendre les lois sur le blasphème plus strictes pourrait envenimer davantage la situation et va à l’encontre de ce qui est nécessaire”, affirme-t-il avant d’ajouter, “le Pakistan doit faire davantage pour protéger ses communautés minoritaires les plus vulnérables en respectant ses obligations internationales et les garanties inscrites dans la constitution du pays”.
M.C.