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Accusés d’abus sexuels sur des enfants et de traite d’êtres humains, Apollo Quiboloy, un richissime pasteur de 74 ans, s’est livré à la police ces derniers jours : cet ancien conseiller spirituel de l’ancien président Rodrigo Duterte doit faire face à la justice philippine.
Il y a environ 40 ans, en 1985, Apollo Quiboloy fonde l’Église du Royaume de Jésus-Christ, qui comptera jusqu’à 6 millions de fidèles, principalement philippins, dans environ 200 pays.
Celui qui aime à se proclamer comme le « fils désigné de Dieu » connait alors un succès populaire grandissant. Pasteur connu pour ses longs sermons, son aura charismatique lui permet de construire un véritable empire financier avec un complexe de plus de 30 hectares à Davao, l’une des principales villes aux Philippines et plusieurs grandes résidences en Californie, à Las Vegas et à Hawaï..
Son réseau de télévision et de radio ainsi que ses organisations caritatives religieuses aux Philippines et à l’étranger, lui construisent une image de pasteur populaire. La reconnaissance atteint même les plus hauts sommets de l’État philippin, lorsque Apollo Quiboloy devient le conseiller spirituel de l’ancien président Rodrigo Duterte (2016 – 2022).
Or, cet homme qui tutoyait les sommets dort désormais en prison, en compagnie de quatre personnes accusées comme lui de crimes sexuels, rapporte Associated Press.
En 2021, les États-Unis annoncent que Quiboloy était accusé d’avoir eu des relations sexuelles avec des femmes et des jeunes filles mineures qui étaient menacées de sévices et de « damnation éternelle » si elles ne répondaient pas aux demandes de l’autoproclamé « fils de Dieu ». D’autres accusations sont ensuite ajoutées, envers le pasteur et ses complices, comme le trafic sexuel d’enfants, le trafic sexuel par la force, la fraude et la coercition, la fraude au mariage, le blanchiment d’argent, la contrebande d’argent et la fraude aux visas.
Les proches de Quiboloy sont accusés de « recruter des femmes et des jeunes filles, généralement âgées de 12 à 25 ans, en tant que “pastorales”, qui s’occupaient des repas, de ses maisons et lui tenaient compagnie. Certaines ont eu des relations sexuelles avec le pasteur, dont plusieurs mineures.
Au début 2024, c’est à la justice philippine de prendre le relais et de demander l’arrestation de l’homme et de ses complices pour abus sexuels sur des enfants et traite d’êtres humains.
Après une traque avec plus de 2000 policiers dans le complexe de Quiboloy à Davao, le pasteur s’est livré à la police philippine qui va désormais trancher l’avenir du septuagénaire.
Jean-Benoît Harel
Crédit image : Shutterstock / PeopleImages.com – Yuri A