Quand Edouard Philippe se rapprochait de Médine, quand Médine faisait savoir qu’il voterait Macron… (MàJ)

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25/08/23

Devant qui parlera-t-il samedi ? Depuis dix ans, il est invité partout, courtisé par tous les camps. En 2014, il était le président du comité de soutien de la candidate PCF aux municipales du Havre, Nathalie Nail. Deux ans plus tôt, Pascal Boniface, ex-PS, avait publié une lettre ouverte ahurissante au maire du Havre Édouard Philippe, lui reprochant de snober « l’un des plus grands talents de la ville ».

« Est-ce parce qu’il est issu d’une cité populaire ? Est-ce que c’est parce qu’il s’appelle Médine et qu’il est musulman ? Est-ce parce qu’il est barbu ? Dans un climat général de stigmatisation des Arabes et musulmans, toutes ces raisons devraient au contraire vous conduire à en faire un exemple pour vos concitoyens », écrivait le politologue, qui poursuivait, non sans condescendance : « Avez-vous étudié les textes de Médine ? Savez-vous que les éditions Nathan ont mis dans un manuel d’histoire l’un de ces textes, sur les événements du 17 octobre 1961 ? »

Selon un bon connaisseur de la politique locale, Édouard Philippe a fait ce que préconisait Pascal Boniface ! « Il s’est rapproché de Médine. Il ne l’a pas fait basculer dans son camp, mais il a obtenu sa neutralité. » Aux municipales de 2020, le rappeur havrais n’a appelé à voter pour personne. Et au second tour de la présidentielle de 2022, il a fait savoir qu’il voterait Macron, pour faire barrage à l’extrême droite…

Se battre pour la voix des cités

« Il incarne le genre de soutien dont pourrait avoir besoin Édouard Philippe au second tour en 2027 », analyse la même source. Les Verts et les Insoumis se battent pour les voix des cités, cruciales pour occuper le centre de gravité de la gauche.

La droite modérée ne les néglige pas car elles pourraient faire la différence face au RN. Comment le leur reprocher ? C’est l’essence même de la politique. Pour toucher cet électorat qui vote peu, ne lit pas la presse, boude les matinales des radios et rate les réunions électorales, il faut des relais. Mais Médine en est-il vraiment un ? « À force d’être invité partout, il le devient, et c’est tout le problème ! » déplore un ancien élu EELV de Seine-Maritime.

Le Point


23/08/23

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