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Chaque chose en son temps. Si beaucoup parlent aujourd’hui de dédollarisation, le processus devrait prendre du temps et pourrait d’abord être éprouvé à l’échelle locale, par exemple entre pays africains, a déclaré à Sputnik Afrique Enoch Godongwana, ministre des Finances sud-africain.Diverses forces sont aujourd’hui à l’œuvre pour trouver une alternative au billet vert américain. Pékin souhaite par exemple imposer sa devise comme une nouvelle monnaie de réserve. Mais les objectifs sont différents sur le continent africain, où il s’agit plutôt de contourner le dollar dans les échanges commerciaux entre voisins, explique le responsable.Emprunts en monnaies localesAu-delà de la dimension commercial, les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), comptent aussi sur leur banque commune pour jouer la carte des devises locales. La Nouvelle Banque de développement (NBD), organe financier du groupe, va ainsi proposer des emprunts en monnaies nationales, explique Enoch Godongwana.Le processus est déjà en cours, puisque la NBD vient d’émettre ses premières obligations en rands sud-africains, ce 15 août. La plupart des pays membres de la NBD poussent en ce sens, avait déjà affirmé le ministre, mi-août.La NBD finance les grands projets du groupe des BRICS et se veut une alternative à la Banque mondiale et au Fonds Monétaire International (FMI). Plusieurs pays y ont adhéré ces dernières années, comme l’Égypte, le Bangladesh, les Émirats arabes. L’Algérie lorgne aussi sur l’institution et a demandé le soutien de l’Inde pour y adhérer. Cinq nouveaux membres pourraient bientôt être accueillis, a déclaré Dilma Rousseff, présidente de la NBD.