Paris : la RATP ouvre une enquête après un contrôle “agressif” effectué sur des touristes dans un bus par des individus en civil. Vrais contrôleurs ou imposteurs ?

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La Régie des transports parisiens a ouvert le mardi 16 août une enquête interne pour faire la lumière sur les modalités d’un contrôle dans un bus près de la tour Eiffel une semaine plus tôt. Les usagers présents ont eu des doutes sur l’authenticité de cinq contrôleurs en civil dont le comportement les a choqués. Une intervention éclair, « agressive » selon un témoin, saupoudrée d’amendes « pour une recette de plus de 400 € en quelques minutes ».

Les faits ont lieu aux environs de 13 h 30 sur la ligne 72 qui relie Saint-Cloud (Hauts-de-Seine) à la gare de Lyon (XII e). « On est quai de New-York, face à la tour Eiffel. Plein de touristes attendent le 72 », raconte une journaliste suisse, en visite à Paris. Léa [le prénom a été changé] est d’abord intriguée par « un petit groupe compact de cinq personnes sur le trottoir, trois hommes et deux femmes, tout de noir vêtus ».

À ce moment, « aucun d’entre nous ne les identifie comme contrôleurs. Ils n’ont pas d’uniforme », poursuit-t-elle. Quand le bus arrive, « les cinq houspillent les touristes pour les faire monter vite. Vous prendrez les tickets après ! Avancez ! Avancez ! Puis quand le bus est sur le point de démarrer, les cinq surgissent à l’intérieur par les deux portes. Ils crient Contrôle, sortent des brassards orange RATP de leurs poches ! L’une des femmes sort de son sac une veste pas très fraîche estampillée RATP et l’enfile. Puis ils fondent sur les touristes… »

Une famille italienne, « encouragée par ces mêmes contrôleurs à entrer et payer plus tard », écope de sept procès-verbaux (PV) à 35 €. « En quelques minutes, rembobine Léa qui avait un titre de transport en règle, les contrôleurs ont rentré 445 €. Je n’ai pas le souvenir d’avoir vu un terminal de paiement ni des reçus de PV pour les touristes ». La RATP indique pourtant qu’« il faut qu’il y ait un reçu, que le PV soit payé par CB ou en liquide ».

Dans le bus, des voyageurs sont choqués. Le père de famille demande à un contrôleur de montrer sa carte RATP. « Là, ironise Léa, c’est le crime de lèse-majesté ! Les contrôleurs se sont tous regardés. Et c’est là que l’agent a crié en direction du chauffeur pour qu’il arrête son bus en cours de route et ouvre les portes. Puis ils ont disparu. »

Saisie de l’affaire, la RATP a ouvert une enquête interne. « Il y avait bien une équipe de contrôleurs qui effectuait des opérations sur ce segment horaire à cet endroit le 9 août, confirme-t-elle.  […]  Laurent Vinciguerra, représentant CGT à la RATP, ne croit pas à une quelconque escroquerie. Il pointe plutôt un « problème de confusion, de crédibilité et de légitimité » : « La RATP, qui veut faire du chiffre à tout prix, met la pression sur ses contrôleurs et les encourage depuis près d’un an à opérer en civil. C’est bien comme ça, vous attrapez les fraudeurs ! Nous, à la CGT, nous ne sommes pas d’accord. Ça rend les choses difficiles. »  […]

Le Parisien

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