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Depuis mi-juillet, les attaques d’églises catholiques se multiplient. Alors que l’archipel est toujours secoué par des mouvements sociaux, cinq édifices ont été incendiés.
L’autel incendié, une porte en partie brûlée, des tags, c’est le bilan de l’attaque subie le week-end dernier par l’église Saint Denis de Balade sur la commune de Pouébo en Nouvelle-Calédonie. C’est la cinquième église attaquée depuis le début des troubles qui secouent l’archipel.
Le projet de révision constitutionnelle a été le point de départ de longues semaines d’insurrection en Nouvelles Calédonie en mai dernier. Et depuis juillet, un nouveau phénomène a vu le jour : l’attaque d’édifices chrétiens.
C’est d’abord l’église de Saint-Louis, totalement incendiée au Mont-Dore, puis l’église de Vao à l’île des Pins brûlée en partie comme la chapelle de Kongouma à Toubo ou encore l’église de Tyé à Poindimié et enfin le presbytère de Thio-Mission totalement détruit par les flammes.
Pensées et prières pour les catholiques de Nouméa et du Mont-Dore dont les lieux de culte ont été détruits ces derniers jours. Prions pour le retour de la stabilité en #NouvelleCalédonie https://t.co/TJ72EnGq8w
— Église catholique en France (@Eglisecatho) July 16, 2024
Des actes qui interrogent alors que la Nouvelle-Calédonie compte près de 150 000 fidèles et que la présence chrétienne, protestante ou catholique, est un élément essentiel de la vie locale, comme l’a souligné Mgr Michel-Marie Calvet, archevêque de Nouméa, dans son message de Pentecôte :
« L’Évangile apporté il y a 174 ans sur cette terre, sans aucun esprit de conquête, a été progressivement accueilli et adopté comme éléments même d’identité, au même titre que le pilier de la coutume »
Une intégration dans la vie locale qui ne fait cependant pas l’unanimité, comme le précise Marie-Élisabeth Nussbaumer, anthropologue calédonienne :
« Les missionnaires sont arrivés avec l’armée. Les religions ont contribué à la destruction du monde kanak ».
Si les enquêtes n’ont encore abouti si aucune action en justice et qu’aucune conclusion ne peut être définitivement tirée, il est certain que ces attaques en répétition sont le reflet d’un profond malaise identitaire sur l’archipel.
Herveline Urcun
Crédit image : Shutterstock / Altrendo Images