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22/08/2023
40 compagnons sans-papiers de la communauté Emmaüs de Grande-Synthe dans le Nord sont entrés en grève illimitée mardi 22 août pour dénoncer des conditions de travail qu’ils jugent indignes. Ils rejoignent ainsi le mouvement initié depuis 53 jours par les compagnons sans-papiers de Saint-André-lez-Lille.
40 h par semaine pour 150 €
Depuis début juillet, des compagnons de la communauté Emmaüs de la Halte Saint-Jean à Saint-André-lez-Lille (Nord) sont en grève illimitée. Ces étrangers en situation irrégulière ont rejoint la communauté en espérant être régularisés après trois ans de travail. Mais les conditions de travail sont considérées comme difficilement soutenables. “L’esclavage est un gros mot que l’on ne doit pas prononcer, mais malheureusement dans nos situations, on est vraiment des esclaves“, dénonçait en juillet dernier auprès de France 3 Nord Pas-de-Calais Happy Patrick, une sans-papiers ayant rejoint la communauté il y a 5 ans. “Ici, on fait 40 h par semaine. Quel individu dans ce pays accepte 150 € par mois pour ça ?“, fustige Ibrahima Yattara, compagnon lui aussi depuis 5 ans.
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23/07/2023
« On est prêt à crever ici » : la CGT pointée du doigt
Voilà bientôt un mois que vingt et un compagnons d’Emmaüs ont arrêté le travail à Saint-André-lez-Lille pour dénoncer leurs conditions de travail. Un mouvement qui prend de l’ampleur alors que l’ensemble des grévistes ont annoncé leur volonté de porter plainte contre la direction.
« Aujourd’hui, le mouvement n’appartient plus aux compagnons, mais à la CGT », déplore Pierre Duponchel, le président de l’antenne andrésienne d’Emmaüs, qui se dit peu surpris par l’ampleur que prennent les événements. Du côté de la direction, « statu quo », affirme le président.
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23/07/2023
Des compagnons sans-papiers d’une antenne d’Emmaüs, située à Saint-André-lez-Lille (Nord), sont en grève depuis début juillet. Ils dénoncent le rythme et leurs conditions de travail, mais aussi des promesses non-tenues sur leurs perspectives de régularisation. Des accusations que la direction locale nie catégoriquement.
« 40 heures par semaine pour 150 euros par mois » : Emmaüs visée par une enquête pour « traite d’êtres humains »
22/06/2023
L’affaire pourrait entacher la réputation du mouvement humaniste fondé il y a plus de 70 ans par l’Abbé Pierre. Ce mardi 13 juin, la communauté Emmaüs de la Halte Saint-Jean, de Saint-André-lez-Lille (59), a été perquisitionnée par l’Office central de lutte contre le travail illégal (Oclti). L’association est, selon nos informations, sous le coup d’une enquête préliminaire ouverte par le parquet pour traite des êtres humains et travail dissimulé.
Dans cette grande bâtisse, des personnes en situations précaires récoltent, trient, reconditionnent et revendent des objets de seconde main. Mais Anne Saingier, la responsable de la communauté et présidente Emmaüs du Nord-Pas-de-Calais, est soupçonnée d’avoir mis en place un système d’exploitation de plusieurs dizaines de travailleurs sans-papiers, jamais déclarés et recrutés sur la base d’une fausse promesse : le statut de compagnon, qui en plus d’offrir une indemnité ouvre une perspective de régularisation.
StreetPress enquête sur cette affaire depuis de nombreux mois et a recueilli les témoignages de dix victimes qui ont accepté de s’exprimer malgré la peur des représailles. Au moins 21 personnes sans-papiers seraient encore sous le joug de la communauté, dont cinq depuis plus de trois ans. Parmi elles, plusieurs hommes et femmes âgés, malades et blessés, contraints de travailler à temps plein sous la menace d’être remis à la rue. Ils dénoncent des conditions de travail insupportables et des violences psychologiques permanentes. « Nous avons été sacrifiés pendant des années mais d’autres personnes vont arriver. C’est pour les prochains que nous devons parler », pose Yacin (1) d’une voix tremblotante, un bonnet enfoncé jusqu’aux yeux. Après quatre années de mensonges et d’humiliations, il n’a plus aucun doute :
« Elle veut nous bloquer ici car on ne coûte pas cher mais on rapporte gros. »
[…]
Il y a quelques mois, Yacin dit s’être rendu à la mairie de Saint-André-Lez-Lille pour dénoncer ces mauvais traitements au sein de la Halte Saint-Jean. « J’ai demandé à parler à la maire en personne, madame Élisabeth Masse, mais c’est son assistant qui m’a reçu. J’ai expliqué dans les détails la situation et il a tout noté », raconte le compagnon. La mairie ne lui aurait donné aucune nouvelle avant la récente intervention des forces de l’ordre. Pour Yacin, c’est une preuve supplémentaire de la protection dont bénéficie la présidente régionale :
« Elle a des amis partout. »